La petite soldate

Avec la délicatesse qu’on lui connaît dans l’adaptation d’œuvres de référence, Gaëlle Bourges relit l’Histoire du Soldat à l’aune d’enjeux contemporains. Empruntant aux atmosphères du cirque ambulant et du jazz, l’opéra de chambre composé par Igor Stravinsky en 1917 sur un texte de Charles Ferdinand Ramuz met en scène trois protagonistes : un narrateur, un soldat et le diable, qu’elle conjugue ici au féminin. Une danseuse, une voix off, une marionnette, et c’est le rapport des femmes à la guerre, à l’argent et à l’amour qui s’en voit éclairé.

Dans un univers peuplé d’objets – violon, livre, jeu de cartes… – et nimbé de textures électro inspirées de musiques de films se joue un face-à-face entre la performeuse et la marionnette à taille humaine qu’elle-même manipule. Abordant les périlleux arrangements entre éthique et bonheur, l’artiste étaye la conjonction des extrêmes qui fait sa marque de fabrique, entre une lecture critique des représentations dans l’art et la création d’un monde fantasque et onirique.

Gaëlle Bourges
Le travail de Gaëlle Bourges témoigne d’une inclination prononcée pour les références à l’histoire de l’art, et d’un rapport critique à l’histoire des représentations : elle signe, entre autres, le triptyque Vider Vénus (2009-2013) ; À mon seul désir (2014) ; Lascaux (2015) , puis 8 Revoir Lascaux (2016) (sa version tous publics) ; Conjurer la peur (2017) ; Le bain (2018) ; Incidence 1327 (2017) ; Confluence n°…(2019) ; Ce que tu vois (2018) ; OVTR (ON VA TOUT RENDRE) (2020) ; (La bande à) LAURA (2021), présenté à l’Atelier de Paris / CDCN en 2022 ; LOULOU (la petite pelisse) (2022) ; AUSTERLITZ (2023).

Elle vient de signer Juste Camille (2024) avec les étudiant·es marionnettistes de la 13^e promotion de l’ESNAM, d’après un coffre italien de mariage du 15^e siècle. Elle conçoit également des performances pour les musées : Une salle où se rafraîchir (Musée de Cluny) ; La salle des fêtes, installation/performance signée avec Abigail Fowler et Stéphane Monteiro pour le festival « L’envers du décor » au Palais de la Porte Dorée à Paris ; Amies secrètes, pour le musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, dans le cadre de l’exposition « Surréalisme. le Grand Jeu ».

Gaëlle Bourges est par ailleurs diplômée de l’université Paris 8 – mention danse ; en « Éducation somatique par le mouvement » – École de Body-Mind Centering ; et intervient sur des questions théoriques en danse de façon ponctuelle. Elle a également suivi une formation en musique, commedia dell’arte, clown et art dramatique. Elle a fondé et animé plusieurs années une compagnie de comédie musicale pour et avec des enfants (le Théâtre du Snark).

• Conception : Gaëlle Bourges
• Assistante danse : Agnès Butet
• La narratrice : Gaëlle Bourges
• La petite soldate, la diable : poupée
• Récit en voix off : Gaëlle Bourges, d’après le texte de Charles Ferdinand Ramuz
• Accessoires et costumes : Gaëlle Bourges et Anne Dessertine
• Poupées : Anne Dessertine
• Lumière et régie lumière : Morgane Viroli
• Musique : Igor Stravinsky, The Bee Gees, KrYstian, Stéphane Monteiro aka XtroniK
• Comédienne pour la Langues des Signes Françaises : Lucie Lataste
• Régisseuse générale : Tatiana Carret
• Régisseur son : Stéphane Monteiro
• Administration et coordination générale : Marie Colombelle
• Production et diffusion : Isabelle Morel – Fabrik Cassiopée Paris

• Production : Association Os
• Coproduction : La Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne ; Charleroi Danse – Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles ; Le Volcan – Scène nationale du Havre ; L’échangeur – CDCN Hauts-de-France ; Atelier de Paris / CDCN ; Lilico, Rennes
• Soutiens : La Ménagerie de Verre dans le cadre du dispositif StudioLab ; Grand R – Scène nationale La Roche-sur-Yon ; Communauté d’agglomération de St-Quentin-en-Yvelines