Masterclass · Myriam Gourfink

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Myriam Gourfink proposera aux stagiaires de vivre les pratiques corporelles et mentales qui fondent la danse qu’elle a développée. Elle partagera aussi ses dernières expérimentations physiques. Il s’agira de donner à sentir l’espace de glissement entre deux masses, pour ensuite se fondre dans la douceur des glissés entre deux espaces, et cela quelle qu’en soit la nature : corporels de soi à soi ou de soi à l’autre, de soi au lieu, de soi à l’objet ou de soi à l’espace musical.

Elle les invitera également à s’approprier en atelier les outils de composition qu’elle a élaborés 1/en s’inspirant des pratiques de composition du champ musical actuel, 2/en étudiant la Cinétographie Laban, 3/en initiant à la Manufacture Haute école des arts de la scène à Lausanne de 2015 à 2019, une recherche auprès de neuf chorégraphes sur leurs pratiques et leurs enjeux compositionnels. Dans le cadre de sa pratique, composer c’est prévoir et ordonner, en fonction de ce qu’elle vise, comment elle peut agir sur les facteurs de mouvements : poids, espace, temps, flux. C’est donc prévoir et ordonner un espace dynamique. En portant l’accent sur la composition chorégraphique (ses processus, son écriture, ses pratiques), cet atelier a pour but de faire un peu plus de place au « geste pensé/senti » et non pas uniquement au « joli geste ».

L’atelier de Myriam s’articule entre des temps de parole permettant à chacun de formuler ses centres d’intérêts, ses enjeux, ses questionnements, des temps de pratique de yoga et d’exercices de concentration, qui s’appuient sur les temps de parole et essaient d’ouvrir des compréhensions, des temps dédiés à la composition chorégraphique sous forme d’improvisations guidées.

Myriam Gourfink

Danseuse & chorégraphe née le 7 juin 1968

Danseuse et chorégraphe de nombreuses pièces, Myriam Gourfink est engagée dans une recherche sur l’écriture du mouvement depuis 1996. Fondée sur les techniques respiratoires du yoga, sa danse repose sur une organisation rigoureuse des appuis et une conscience aigüe de l’espace. A la fois abstraite et sensible, elle se caractérise par sa lenteur et une implication des interprètes qui sont amenés à effectuer des choix à l’intérieur des partitions.

Pour certains projets, les partitions intègrent des dispositifs (informatisés) de perturbation et re-génération en temps réel de la composition pré-écrite : le programme gère l’ensemble de la partition et génère des millions de possibilités de déroulements. Les interprètes pilotent – via des systèmes de captation – les processus de modification de la partition chorégraphique, qu’ils lisent sur des écrans LCD. Le dispositif informatique est ainsi au cœur des relations d’espace et de temps. Il permet, au fur et à mesure de l’avancement de la pièce, la structuration de contextes inédits.

Figure de la recherche chorégraphique en France, reconnue comme telle et invitée par de nombreux festivals internationaux, Myriam Gourfink a été artiste en résidence à l’IRCAM, au Fresnoy/Studio national des arts contemporains, au Forum de Blanc-Mesnil, ainsi qu’à Micadanses à Paris. Elle a également dirigé de 2008 à 2013 le Programme de recherche et de composition chorégraphiques (PRCC) de la Fondation Royaumont, et programmé, en 2012, le cycle « Les danses augmentées » à la Gaîté Lyrique. Soutenue par le Centre Pompidou depuis 1999, son travail a fait l’objet d’un focus dont le thème était « Les formes du temps » lors de l’inauguration du Centre Pompidou x Westbund Museum Project à Shanghai en 2019. Elle est l’auteure, avec Yvane Chapuis et Julie Perrin, du livre Composer en danse – Un vocabulaire des opérations et des pratiques, publié par Les presses du réel en janvier 2020.