Métaphore dansée, récit auto-fictionné remué de divagations, introspection en mouvement : Ommi Sissi part du corps, de ce qu’il a enduré, de ce qu’il traverse, de ce qu’il appréhende, pour initier un voyage chorégraphique foisonnant. Vecteur de mémoire et de métamorphose, le corps est à la fois l’outil, le matériau et le thème du performeur. Éclosion d’un texte retraçant une tranche de vie dans les sous-sols d’un bâtiment hospitalier, Sonia, Monia et tant d’autres : c’est toute une galerie de personnages, parmi lesquels rôde aussi Mongia, spectre fantasmé de la maladie, qui dansent avec lui dans ce solo. Car il y va de solitude au pluriel.
Avec cette troisième pièce issue d’une expérience personnelle qui a bouleversé sa vie, le chercheur, danseur et performeur tunisien poursuit une démarche personnelle remarquée pour l’utilisation résolue et assumée de son corps afin d’ouvrir une zone libre d’expression sexuelle et un espace vital d’épanouissement des identités non-normées.
Équipe artistique
Mohamed Issaoui est un performeur et danseur tunisien, lauréat du Prince Seed Award 2021. Né au Kef en 1993, Mohamed est diplômé en lettres modernes et suit actuellement des études de recherche en danse à l’Université Paris 8. Spécialisé dans les danses traditionnelles de Tunisie, il interroge dans ses performances des questions politiques et sociales liées au contexte mais aussi à son parcours personnel, notamment liées au genre et à la sexualité.
Mohamed a fait son premier solo, Le Déserteur, en 2017, où il retrace son parcours de jeune homosexuel en Tunisie, interroge son rapport au corps, au genre et à l’espace urbain. Mohamed est aussi connu pour ses performances où il incarne des personnages féminins qui rappellent l’univers des cafés chantant et des cabarets de la Tunisie d’antan.
- Chorégraphie et interprétation : Mohamed Issaoui
- Création sonore : Houieda Hedfi
- Accompagnement chorégraphique : Selim Ben Safia
Production
- Production : Tunisian Queer Residency
- Production délégué et diffusion : Association Al Badil
- Remerciements à l’association Al Badil – Alternative Culturelle.